Le bon moment pour devenir propriétaire

Salut tout le monde !

Depuis que je suis petite, je sais que je veux avoir mon propre cheval un jour. Je me suis toujours dit que j'achetèrais mon premier cheval seulement quand j'aurais une situation stable, que j'aurais ma maison, un emploi sûr, bref je ne me voyais pas devenir propriétaire avant mes 30/40 ans (j'en ai 21 actuellement). Mais plusieurs événement dans ma vie et autour de moi ces derniers temps m'ont fait remettre en question cette vision des choses, et bien que je n'envisage pas de devenir propriétaire dans l'immédiat, j'y réflechis pas mal en ce moment.

Du coup je me demande pour celles qui sont propriétaires, à quel moment avez-vous su que vous étiez prêtes à sauter le pas ? Et celles qui envisagent de le devenir, qu'est-ce qui fait que vous gardez ce projet pour plus tard ?

Je peux pas vraiment t'aider mais... D'après moi avoir un cheval c'est comme pour tout : c'est jamais le bon moment ! XD y'a toujours des risques, côté finances, temps, niveau, objectif etc. À n'importe quel moment la balance peut pencher de notre côté ou du côté des ennuis. Donc... Si au jour d'aujourd'hui, après quelques calculs prévisionnels d'un budget mensuel, plus une bonne part de côté en cas d'imprévu enoooooorme (faudrait le faire quand même), tu as ce qu'il faut côté sous, déjà c'est une épine en moins. Ensuite, côté temps, pareil, le boulot que tu as actuellement te permet il d'avoir assez de temps pour le "monstre" en fonction de tes objectifs ?
Côté niveau, à toi de voir ! En général on se prend une bonne baffe dans la tête car un cheval "de proprio" ça change des chevaux de club, souvent celui qu'on a choisi, eh bien on ne l'a pas choisi par hasard, et il est livré avec une tonne de questionnements qui sont du genre à retourner le cerveau et les connaissances qu'on pensait avoir acquises.
Pour l'objectif, loisir (balade, tàp, trois rond en carrière) ? Sport (concours tous les weekend ou presque, cours particuliers réguliers, travail sérieux tous les jours) ? Loisir sportif ? À toi aussi de voir selon tes goûts. Ca orientera ton choix.

Donc euh en gros... Ça ne reviens qu'à toi ! XD Chaque cas est particulier.

Je ne pose pas vraiment la question pour qu'on m'aiguille sur mon futur achat étant donné que ce n'est pas du tout un projet que j'ai dans l'immédiat, c'est plus par curiosité et partage d'expériences ! Savoir ce qui a décidé les propriétaires dans leur experience propre à sauter le pas ou justement à attendre, je trouve toujours ça intéressant de voir les différents parcours, et ça pourrait justement m'aider à réflchir à ce futur projet

Après tout ce que tu dis est très juste, et c'est évidemment des paramètres que je prendrais en commpte le moment venu !

Pas sûre de pouvoir t'aider beaucoup non plus : j'ai su quand Marie m'a proposé de me revendre Borgia ^^' Ma situation n'était pas ultrastable (j'étais encore étudiante pour un an et je ne savais pas où j'irai en sortant d'école), je n'y avais jamais vraiment réfléchi avant en fait. J'espérais avoir un cheval à moi un jour mais je n'imaginais même pas ça possible je crois.
Par contre j'avais pas mal d'argent de côté donc je savais que je pouvais casser ma tirelire en cas de pépin, c'était ça le plus important pour moi. Tout le reste je peux composer autour.

Un truc qui m'inquiétait aussi c'était de diviser mon temps encore un peu plus (non en fait j'avais peur que mon mec boude si j'allais trop au cheval ), vu que j'étais en région parisienne j'avais un temps de route énorme pour y aller. Mais ça s'est fait.

Donc voilà, du temps et du blé, je dirais que c'étaient mes deux critères pour savoir que j'étais prête x)

Pour le coup je fais partie de ceux qui attendent encore et qui ne peuvent pas maintenant.

Dans mon cas je voulais me sentir prête et assurer un minimum aussi financièrement. Cela fait une bonne année que je me sens méga prête désormais, mais je n'ai aucun matelas financier donc ce n'est pas possible. Même si on me donnait un cheval aujourd'hui je n'accepterai pas car j'aurai trop peur de ne pas tenir le coup financièrement. Et l'idée n'est pas d'enlever un peu de confort de vie à mes autres animaux aujourd'hui pour mon petit plaisir personnel. Je souhaite donner le meilleur aux animaux dont je suis responsable, donc je n'adopte (de façon général) que quand je sais que je peux financer le top du top en alimentation, confort de vie, etc, pour l'animal.

Les pépins et les imprévus dans la vie, il y en aura toujours. Mais du moment qu'on a un filet de sécurité derrière, pas de soucis. C'est quand on n'en a pas que cela devient chaud.

Le fait de ne pas avoir d'emploi stable aussi m'empêche de voir l'avenir sereinement (mais c'est lié au matelas financier !). Si on n'a pas forcément d'emploi stable mais de quoi assurer financièrement sans trop se poser de question, on peut y aller comme Barya a pu le faire.

J'ai une situation stable et je monte à cheval depuis 20 ans... et je ne me vois toujours pas devenir propriétaire, pour pas mal de raisons. D'abord la peur de mal faire ! Plus je connais les chevaux, plus je me rends compte que je ne connais rien au final, donc je ne me sens pas "digne". Ensuite la contrainte énorme en terme de temps, argent, etc que la possession d'un cheval engendre forcément. Je n'ai pas très envie d'avoir quelque chose qui pourrait "m'entraver" dans mes projets autres (évolutions professionnelles, déménagements, voyages...) : j'aime bien l'idée que je peux arrêter ma DP du jour au lendemain sans culpabiliser.
Ça ce sont les deux raisons principales, mais j'en ai pleins d'autres ^^ Comme l'impact environnemental de posséder une usine à gaz pareille (qu'est-ce que ça bouffe et boit ces machins !), l'aspect philosophique de posséder un animal (je suis pas très a l'aise avec ce principe) ou encore le fait très pragmatique que je serai incapable de choisir un cheval tellement je les trouve tous trop bien !!

Bref, je suis pas prête de franchir le cap... Mais il ne faut jamais dire jamais
Et je précise que si quelqu'un se sent visé/blessé par mes propos il ne faut pas ! Il y a pleins de belles raisons d'acheter un cheval et je bave souvent d'envie devant les jolies histoires des propriétaires !

Earl a écrit:

Bref, je suis pas prête de franchir le cap... Mais il ne faut jamais dire jamais
Et je précise que si quelqu'un se sent visé/blessé par mes propos il ne faut pas ! Il y a pleins de belles raisons d'acheter un cheval et je bave souvent d'envie devant les jolies histoires des propriétaires !

C'est probablement un peu comme les enfants, il y en a pour qui s'est une évidence et pour d'autres un peu moins

J'ai à peu près le profil totalement contraire à celui qui est conseillé pour être proprio : J'ai un boulot instable très mal considéré et très mal payé, je reste jamais plus de 2 ans au même endroit, je suis tout le temps en déplacement partout en France et en Europe pour aller en convention et je m'absente parfois jusqu'à 3 semaines (en temps normal dans un monde sans covid...). Et ma situation actuelle est encore pire puisque je n'ai plus de travail et plus de convention avant au moins 1 an (si on est optimiste), mes perspectives professionnelles s'écrasent lamentablement par terre à cause d'un virus et je ne vois pas de porte de sortie. Bref situation bien peu adéquate pour posséder un cheval.

Pourtant il y a 2 ans, j'ai eu un peu de moyens et d'argent de côté après une très bonne année de convention et plusieurs contrats qui allaient durer 3 ans, je me suis dit que si je ne le faisais pas maintenant je n'aurai jamais la possibilité de le faire, et je ne voulais pas mourir sans avoir fait cette expérience dans ma vie. De plus je voulais MON animal à moi après tant d'années sans avoir d'animaux qui m'appartienne. Je voulais gérer tout de A à Z, choisir la pension, le matériel, la nourriture de mon cheval.
Je ne voyais qu'à court terme, sur 1 ou 2 ans (encore le contraire de ce qu'on répète aux gamines qui veulent leur poney lol), mais je me connais assez en me disant que même dans la merde j'arriverai à faire en sorte que mon cheval ne manque de rien. Et effectivement même avec uniquement le RSA comme revenus, j'ai toujours payé la pension, le véto, le maréchal, parfois avec un peu de retard et de difficulté mais je payais toujours, et mon cheval a toujours mangé à sa faim (plus que moi par moment) et a toujours eu un cadre de vie 5* pour un cheval. Là j'en chie encore car j'ai eu la bonne idée d'acheter un cheval en France alors que je savais que je devrais déménager tôt ou tard en Belgique et je me bagarre pour les papiers d'exportation, alors que je pourrais simplement me dire que je le revends ou donne à une association et je rachète un cheval en Belgique. Mais non je me suis engagé financièrement mais aussi émotionnellement et je ne vais pas le lâcher comme ça.

Tout ça pour dire qu'il n'y a pas de bon moment ni de situation parfaite pour acheter un cheval (à moins d'être millionnaire et de ne pas avoir besoin de travailler de toute sa vie), tout dépend le niveau de concession qu'on est prêt à faire dans sa vie et se connaitre assez bien pour évaluer comment cela se passera dans 5,10 ans même dans les situations les plus compliquées.

Earl a écrit:

Comme l'impact environnemental de posséder une usine à gaz pareille (qu'est-ce que ça bouffe et boit ces machins !)

Le pire pour moi ce sont encore les kilomètres que j'avale pour aller le voir. Alors c'est plus ou moins un choix, je pourrais le mettre plus près mais pfiou, le compteur de ma voiture est horriblement culpabilisant ^^'

En ce qui me concerne, j'ai jugé que j'étais prête à devenir propriétaire quand j'ai pris mon indépendance avec un boulot stable (CDI) et une cagnotte de côté comprenant mon budget d'achat (cheval + visite véto) + 1000 euros pour le matos de base + un an de pension d'avance.

Je n'avais pas un gros salaire et j'avais été très optimiste sur les frais de la jument. Je vis dans une région très chère, j'avais déjà plus d'un tiers du salaire qui passait dans mon loyer (studio obtenu car mes parents étaient garants, je n'avais pas le budget pour vivre seule dans cette ville sinon). J'en ai bien bavé les premières années, j'ai eu de la chance d'avoir un petit billet de ma famille chaque fois que j'avais une dépense imprévue sur la voiture ou dans mon appartement.

La jument a eu la gentillesse d'attendre que j'aie un meilleur salaire pour prendre un abonnement chez le véto. Depuis décembre, elle m'a coûté près de 1200 euros pour des maux divers : gale sur les antérieurs, boiterie sur un postérieur, début de colique... Je suis contente d'avoir pris du galon dans ma boîte et fait des réserves, ça m'a permis de payer tout ça rubis sur l'ongle et de lui apporter les meilleurs soins possibles.

J'ai beau avoir un CDI, je ne suis pas à l'abri d'une galère. Ce qui me permet d'être sereine, c'est que je suis soutenue par ma famille. Il y a des prés qui attendent la jument, dans le Nord, si un jour je ne peux plus payer la pension. Et cette année, toutes les fois où le véto est passé, ma mère m'a dit que si j'avais besoin d'un coup de pouce pour la facture, elle était là pour m'aider.

Je conclurai en disant que même si j'adore ma jument, et que je referai ce bout de chemin avec elle si c'était à refaire, c'est aussi un boulet à mon pied ; je l'ai déjà dit et je le redirai à tous ceux qui se posent la question de devenir propriétaire. L'implication financière et émotionnelle (savoir que je suis responsable d'elle, que je suis garante de son bien-être et de sa santé) est très lourde.

Alors, moi j'ai toujours voulu avoir mon cheval un jour. Je savais que j'allais faire des études longues, et plus le temps passait plus je me suis dit que j'allais attendre la fin de mes études et d'avoir trouvé un cdi pour acheter mon cheval. C'est ce que j'ai fait, pendant ce temps j'ai monté en club, eu des DP, appris plein de choses avec mes DP, ce qui m'a aussi permis d'affiner mon choix, sur ce que je voulais faire avec mon cheval, et aussi de mettre des sous de coté pour financer son achat.
7 ans d'études plus tard (et l'achat de mon cheval était vraiment ma carotte qui m'a fait tenir le coup, entre autre), j'ai commencé mes recherches un mois avant la fin officielle de mes études.
Trouvé le cheval, une semaine après avoir commencé mon boulot, pas vraiment dans mes cases, mais quelle belle rencontre, un peu cher que mon budget, je me suis serrée la ceinture quelques mois, mais ca a fini par passer.
Et je me suis aussi toujours dit ce que je voudrais comme cheval pour après lui.
Quand il est mort, j'ai su aussi que je m'en racheterai un autre, je ne pouvais pas vivre sans ça, et pas envie de dépendre d'une DP pour monter à cheval, car emploi du temps pas toujours hyper stable suivant les semaines.
Je l'ai racheté plus tôt que ce je pensais, mais pareil du premier coup je me suis dit que j'étais lui, alors que j'en avais aussi essayé une dizaine (et monté beaucoup de chevaux différents avant), et il ressemble pas mal au premier, comme quoi ! C'est la vie qui a décidé comme ça du jour où je redevenais propriétaire, et plus d'un an et demi après, je n'ai aucun regret non plus (et j'ai aussi du me serrer la ceinture pour son achat plusieurs mois, et emprunter pour l'acheter) !

Pour répondre à la question, je pense que ce n'est jamais le bon moment pour devenir propriétaire, ou en tout cas rarement et comme on n'est pas devin, avec toujours une incertitude sur le futur même si à l'instant T, on sait que ça ira (je ne parle pas que du budget ou de pépins vétos mais pourquoi pas d'une pension qui ferme, d'un déménagement, etc. qui sont toujours grande source de stress, il suffit de voir les messages sur ce forum).
Et puis au contraire, je pense que comme le cheval, c'est une passion, ce qui ne rime pas toujours avec raison, on est toujours capable de faire des compromis quand il le faut, quand on sait que là, c'est le bon moment. Et donc on finit par sentir qu'on est prêt, que c'est maintenant, même si on sait que tout n'est pas parfait.

J'aime bien le parallèle avec le fait de faire des enfants ^^ Parce qu'on sait jamais ce que l'avenir nous réserve et on n'est finalement jamais entièrement prêt... Et pourtant, on se lance, certains sans se poser de questions et d'autres en y réfléchissant très longtemps à l'avance.

Perso, je ne veux plus de cheval à moi. J'ai repris le chemin du club cette année (enfin, avant que Covid passe, quoi) et monter des chevaux différents me va très bien, avoir un chouchou dont je ne suis pas unie également

A la maison, évidemment j'ai la pression pour avoir un poney (par 3 contre 1 ) mais on a déjà deux chevaux adorables montables par des enfants chez Tata, donc pareil, c'est un bon compromis (même si c'est à 1h30 de route -de montagne- aller). Je préfère vraiment que mes enfants apprennent à monter sur des poneys différents. Car en vrai, oui je pense que je pourrai l'avoir, le poney ou le cheval, que ce soit d'un point de vue budget -mais j'aime autant l'avoir pour d'autres projets comme celui de payer des cours 5 fois par semaine dans deux clubs différents, comme actuellement puisqu'on est 3 cavalières-, que d'un point de vue capacité. Mais je ne veux pas me réduire à une monture, ni avoir des obligations morales (genre aller le voir même quand je n'ai pas le temps, en être responsable, ce genre de choses).

Bien sûr, peut-être que je changerai d'avis un jour... Evidemment...

Au départ je trouvais qu'avoir un cheval était une contrainte et me laissais moins libre, puis j'ai eu un enfant et j'ai relativisé.
Evidemment avoir un cheval ça coûte de l'argent, du temps et de l'investissement émotionnel. Et il faut être prêt à la faire. Pour autant il ne faut pas trop se mettre la pression aussi à ce niveau là. Je n'ai aucun mal à considérer qu'un cheval peut être revendu si l'entente ne se fait pas avec le proprio par exemple. Et je ne me dis pas que c'est une "utilisation" du cheval, je suis OK avec ça en considérant que la vente peut permettre à chacun d'être plus heureux de son côté. Sous réserve de lui choisir soigneusement une famille évidemment.
J'en suis d'ailleurs à peu près là avec 2 de mes chevaux...

Sinon pour ma part j'en étais comme vous, à me dire que j'aurai un cheval un jour, quand je serai grande et stable dans ma vie. Et puis un jour j'ai trouvé un amoureux qui était agriculteur et qui m'a proposé de choisir un cheval parmi ceux de la maison. Et c'est comme ça que Voyou est entré dans ma vie... Je travaillais, j'avais un peu d'argent de côté et je ne payais pas de pension car poney à la ferme familiale.
Le temps a filé et l'amoureux en question m'a offert ma pouliche comtoise pour Noël, et comme Voyou elle ne m'a pas coûté grand chose en dehors des soins courants : ostéo, parage, vaccin. Et Ethiopie m'a rejoint plus tard quand j'en ai hérité.

Jusqu'à janvier comme je vivais et bossais à la ferme ils ne me coûtaient quasiment rien à part les soins quotidiens. Jusque là je n'ai pas eu de soins particuliers à débourser pour cause de blessure ou ce genre de choses. Depuis que j'ai changé de boulot et de vie en même temps je paye une pension pour les 3, une symbolique et 2 au prix du marché. Ils me coûtent donc bien plus cher mais je peux me permettre de l'assumer pour le moment, et c'est un choix que j'ai fait. J'ai toujours eu de l'argent de côté pour assumer un coup dur.
Malgré ça si j'envisage d'en revendre deux ce n'est pas tant pour des raisons financières mais plutôt pour une question de temps et d'investissement émotionnel. Personnellement je me rends compte que je ne suis pas capable de m'investir émotionnellement avec plusieurs animaux correctement. J'arrive à mettre mon énergie et à m'investir avec un animal pour avancer ensemble mais avec les 3 c'est impossible, j'en délaisse forcément 2. Et je me dis que c'est pas vraiment cool pour eux, ils méritent mieux.
J'ai beaucoup négligé le paramètre "temps" que ça demande aussi, parce que mes chevaux ont toujours vécu en 100% pré en troupeau. Du coup ils n'ont fondamentalement pas besoin de moi. Sauf que si je souhaite avancer et faire des choses avec eux ça nécessite que je nous accorde du temps pour avancer ensemble. Et clairement avec un boulot à 80 %, un boulot de maman solo à temps plein avec un enfant de 2 ans, si j'arrive à me dégager 2 créneaux par semaine pour le cheval c'est la fête...

Bref, tu l'auras compris y a pas de bon moment pour devenir propriétaire et surtout on ne sait jamais de quoi demain est fait. Tu peux gagner au loto comme tout perdre donc parfois il faut accepter de se lancer dans le vide. A mon sens c'est important d'avoir un peu d'argent de côté pour assurer un pépin véto et quelques mois de pensions d'avance. Au delà de l'aspect financier c'est nécessaire d'être au clair avec ce qu'on souhaite faire à cheval et le temps dispo à y accorder, et voir si c'est compatible.

Courage pour tes réflexions !

Merci pour vos témoignages, c'est intéressant de lire les différents points de vue et ça m'aide en effet à affiner mes réflexions !

Depuis que je suis entrée dans la vie d'adulte (même si je suis encore très jeune et que je n'ai pas encore pris complétement mon indépendance, vivant encore chez mes parents), j'ai du mal à projetter dans l'avenir, je suis bien incapable de "planifier" ou même d'imaginer ce que sera ma vie ou ce que j'aimerais qu'elle soit, ne serait-ce que dans un an. La seule chose dont je suis quasiment certaine depuis plusieurs années, c'est que j'aurais un cheval à moi un jour.
Ces derniers temps je commence à réaliser que si je voulais acheter un cheval d'ici disons 1 an, je pourrais m'en donner les moyens : avec les sous que j'ai de côté + en reprennant le travail à temps plein j'aurais de quoi assurer l'achat, la pension et le matelas financier en cas de pépin dont tout le monde a parlé ; même si j'ai un petit niveau à cheval (niveau galop 5 je dirais ?) je pense avoir aquis grace à mes DP pas mal d'experience sur la gestion de la vie et de la santé d'un cheval ; et j'ai déjà une idée précise du type de cheval que je souhaiterais (poney entre 6 et 12 ans rapport à mon niveau, objectif loisir : travail à pieds et balades principalement, dresser et sautiller seulement pour s'amuser). J'aurais un endoit où le mettre puisqu'une très bonne amie va proposer des places au pré chez elle dans un super cadre, ce qui me soulagerais aussi d'un poid au niveau "facteur temps à lui accorder" si je dois m'absenter un certain temps pour x raison, même pour plusieurs mois.

Donc en soi, je pourrais si je le voulais, et j'en ai terriblement envie puisqu'en ce moment je suis dans une période compliquée de ma vie, et je sais qu'avoir un cheval, être reponsable de son bonheur et de son bien-être, serait un veritable moteur pour moi et m'aiderait à aller de l'avant. Mais acheter un cheval pour cette seule raison serait égoiste car dans l'état actuel des choses il n'y a absolument rien de sûr dans ma vie. J'ai eu ma Licence l'année dernière et j'ai décidé de faire une année de césure cette année pour faire une pause et pour me décider sur la poursuite d'études que j'allais choisir, or après une année plutot compliquée je ne suis pas plus avancée à ce niveau là donc c'est reparti pour une autre année sans projet professionnel concret : je sais absolument pas où je vais, concrétement. Et tant que je ne sais pas où je vais, je ne prendrai pas de cheval car premièrement avec aussi peu de stabilité dans ma vie je ne suis pas en mesure de garantir le bien-être d'un cheval sur le long terme, et deuxièmement ce serait un boulet à mon pied alors que pour trouver ma voie je dois pouvoir être libre.

Cependant je pense que quand j'aurais une idée plus claire de là où je vais et de là où je veux aller dans ma vie, et que les conditions dont j'ai parlé plus haut sont réunies, alors je pourrais, si j'en ai toujours envie, sauter le pas pour avoir mon cheval, même si je n'ai pas encore "la vie parfaitement stable que je suis parfaitement établie que je suis parfaitement prête" comme je pensais au départ. Parce que ben si j'ai bien compris quelque chose en vous lisant, c'est que finalement il n'y a pas de moment parfait pour devenir propriétaire, et que même si les conditions sont parfaites sur le papier, l'achat d'une grosse bête aussi fragile, couteuse et chronophage qu'un cheval reste toujours un immense saut dans le vide... Mais que puisque cet achat se fait avant tout par passion on est prêtes à faire des concessions puisque quand on aime les chevaux, le nôtre passe presque avant tout le reste.

Voilà où j'en suis de mes intenses réflexions introspectives vous lire m'a vraiment aidée, merci

Franchement j'ai même pas un niveau galop 3, et je ne peux pas me projeter dans l'avenir non plus. Quand j'ai un contrat je sais que j'aurai du boulot à l'instant T pendant un ou plusieurs mois mais aucune idée de si j'en aurai après. Si j'avais attendu d'avoir une situation stable j'allais certainement attendre toute ma vie donc je me suis dit YOLO dès que j'ai pu avoir quelques milliers d'euro de côté en me disant que j'assumerai ensuite quoiqu'il arrive. En ce moment je n'ai que le RSA pour survivre et je rage un peu de ne pas pouvoir m'acheter une Switch pour jouer à Animal Crossing avec mes potes, mais je me dis que contrairement à eux j'ai fait le choix d'acheter un cheval et donc la Switch passera après les frais pour le cheval. lol Et malgré ça et mon faible niveau, je pense que mon gros vit sa meilleure vie, même si je ne suis pas la proprio parfaite et que j'ai dû me saigner financièrement pour combler mon manque d'expérience et de niveau.
Et même si tu dois bouger un moment ou un autre, un cheval ça se déplace (essaie juste de pas devoir faire 800km et passer une frontière comme moi lol).
C'était un choix parfaitement irraisonné et égoïste pour ma part, mais même si à un moment donné je ne pouvais plus assumer mon cheval, je voulais avoir cette expérience, savoir ce que c'était d'être proprio. Je voulais me dire "si ça marche tant mieux, sinon au pire j'aurais quand même essayé".

Bref tu fais ce que tu veux, mais si tu te sens vraiment prête à acheter et entretenir un cheval quelque soit ta situation future, ne tombe pas dans le piège d'attendre LE moment parfait, le CDI, le temps libre, la maison etc... Sinon tu vas attendre toute ta vie. x) Tout est question de savoir jusqu'à quel point tu te sens d'assumer cet achat et de peut être devoir faire des concessions dans les moments difficiles.

De mon côté j'ai toujours rêvé d'avoir mon cheval. Mes parents n'ont jamais cédé et je les remercie tellement d'avoir tenu. Un peu avant mes 20 ans, après un 3eme échec avec une dp, j'ai un peu craqué. Je ne me voyais plus m'investir dans une relation avec un cheval qui ne serait pas à moi. Ca a beaucoup touché mes parents et ils m'ont proposé de m'offrir un cheval pour mes 20 ans et de m'aider à l'assumer le temps de finir mes études. C'est comme ça qu'un 10 août j'ai rencontré le cheval de ma vie. Reinette c'est un pilier de ma vie. Je la monte plus depuis plusieurs années, je m'en occupe peu parce que les câlins c'est pas sa passion et le tap non plus mais je n'imagine pas ma vie sans elle.

Cappu s est imposé à moi de façon plus discrète. C'était juste pour que reinette puisse emménager avec moi chez mon (ex)mari. Gotham ca a été mon caprice, avec les chevaux chez moi c'était beaucoup plus simple de mener un tel projet.

Aujourd'hui c'est beaucoup plus compliqué je suis séparée avec un bébé. Les poneys sont en pension. Ils font tous les 3 partie de ma vie et pour l'instant je préfère sacrifier d'autres choses que de m'en séparer. Je les garderai tant que possible même si c'est pas simple mais en devenant proprio je savais que je ne saurais pas m'en séparer. Je suis comme ça. Pourtant concrètement je ne monte plus depuis 2 ans, je n'ai pas les moyens et je cours après le temps mais ils sont heureux et c'est le plus important à mes yeux. Reinette est enfin épanouie depuis qu'elle a cet équilibre à 3 et je ferais tout ce que je peux pour pas casser ça (et puis la relève arrive, la phrase préférée de mon fils cette semaine c'est "monter dessus gotham" )

C'est un sujet intéressant je trouve ...

Concrètement il n'y a jamais de bon moment pour acquérir un cheval ... Un gros animal de 600kg, qui mange l'équivalent d'1ha d'herbe par an, qui coûte au moins 1000€/an de soins sans soucis et hors pension et qui potentiellement peut nécessiter une opération à plus de 10 000€ ... Non, il n'y a jamais de bon moment pour commettre cette folie ...

Avant tu étais collégienne puis lycène dépendante de tes parents sans savoir vers quelles études tu allais t'orienter, maintenant tu es étudiante peut-être assez juste financièrement, après tu auras peut-être que des CDD avec un salaire pas énorme, puis un CDI mais un projet d'achat de maison, une envie de mariage, des enfants qui te prendront tout ton temps, puis après il faudra mettre de l'argent de côté pour payer leurs études, peut-être changer de voiture, racheter une plus grande maison, peut-être une rupture/un deuil, puis tu n'auras plus 20 ans et tu te diras que ce n'est pas raisonnable, et finalement peut-être que tu ne réaliseras jamais ton projet. Le bon moment n'existe pas ! Après il y en a des meilleurs que d'autres.

Même si c'est une folie, voire une mauvaise idée, j'en ai 3, enfin 2,4 pour être exacte (mes 2 juments + 40% de Quittou, partagé avec ma sœur, ma mère et mon petit frère). Si demain je devais refaire mes choix, je les referai sans hésiter.

J'ai la chance d'être fille d'agriculteur et que mon chéri soit en passe de reprendre la ferme de ses parents, donc de ne pas payer de pension, et d'être, en plus, dans une région peu chère. Mes vaccins me coûtent 45€, la dentiste 45€, l'ostéo 70€, les vermifuges 10€, le parage 25€... Si je n'ai pas de soucis particulier, les soins courants me coûtent donc moins de 300€/an/cheval. Je paye 150€/an pour faire faire le foin sur une parcelle, on me prête les champs. J'ai construit mon petit réseau de professionnels compétents et pas trop cher, et certains sont devenus des amis...
Je suis consciente qu'avec une vraie pension à payer, un cheval ça sera déjà du luxe.

J'ai également la chance d'avoir un "monde du cheval" accessible autour de moi. Ma meilleure amie a un élevage, une carrière et a une formation BPJEPS, elle me coach, me prête ses chevaux, m'offre parfois des mois de pension chez elle avec les miens, pour que je puisse progresser. On fait quelques concours, mais je n'ai que l'engagement à payer, j'ai mon transport, et elle me coache. On se voit souvent pour randonner, faire des journées "cheval/photo", nous sommes une bonne petite bande avec une super ambiance, et ça ne nous coûte vraiment pas grand chose. Je ne pourrai pas me permettre de me payer la même chose en club, et pour autant c'est ce qui me motive au quotidien avec mes chevaux !

J'ai aussi la chance de savoir qu'en cas de problème je peux me retourner. Quittou est le cheval familial, quoiqu'il arrive nous sommes 3 à gérer, dont ma maman qui a une plus grande stabilité financière que moi et qui est propriétaire des champs. Gaïa est une jolie jument de couleur, qui, je le sais, sera facile à confier pour de la reproduction si jamais il m'arrivait un gros pépin (ne serait-ce que ma meilleure amie qui est éleveuse), et pour Gina, je n'exclue pas l'idée qu'en cas de gros soucis je sois obligée de m'en sépare. Je l'adore, je m'y suis attachée, mais je sais aussi que si un jour tout devient compliqué, je devrai réfléchir à lui trouver une bonne maison. Enfin cette dernière option sera vraiment retenue en cas de dernier recours, et je préfère rogner sur tous mes autres budgets que d'en arriver là.


Après c'est beaucoup de moments de joie, mais aussi des renoncements et des contraintes.
Mais, ça ne me dérange pas de ne pas voyager, de ne pas avoir beaucoup de vêtements, de ne pas manger souvent au restaurant, de ne pas m'acheter de décoration pour mon appartement, de ne pas aller voir de concert, d'aller qu'une fois tous les 8 mois me couper les cheveux, de faire durer mes téléphones et mon ordinateur... Tous ses "sacrifices" ne me dérangent pas, pour le plaisir d'avoir mes chevaux !
Aujourd'hui si je n'avais pas mes chevaux, avec l'argent que j'économiserai, je n'aurai qu'une envie : prendre un cheval !


A toi de voir, le jour où raisonnablement tu pourras te permettre de t'offrir un cheval, si les renoncements que cela impose ne sont pas trop importants, si la motivation est plus grande, c'est alors que c'est le bon moment !